Dans une ode à la mémoire de son ami d'enfance, le réalisateur Vincent René-Lortie dépeint avec délicatesse l'histoire d'un jeune homme luttant contre des impulsions autodestructrices tout en aspirant toujours à sa liberté.

Le 5 juillet 2008, j’apprenais la mort de mon meilleur ami Marc-Antoine Bernier, âgé de 14 ans, après qu’il eut plongé dans les eaux de la Rivière-des-Prairies au volant de la voiture qu’il conduisait. Je me souviendrai toujours de cet instant; une vague de peine, de douleur, mais surtout d’incompréhension m’envahit aussitôt et celle-ci me suivra tout au long de mon adolescence.

Marc et moi avions le même âge, les mêmes amis et allions à la même école. Et pourtant, en un an à peine, tout a basculé. Marc est passé d’un enfant surdoué, débordant d’énergie et d’amour, à un jeune garçon instable et troublé psychologiquement. Celui avec qui je croyais partager une immense connexion est alors devenu méconnaissable à mes yeux et à ceux de ses proches.

Invincible est pour moi l’aboutissement d’un long et complexe chapitre de ma vie. La mort de Marc ayant soulevé chez moi plusieurs questions sans réponse, ma passion pour le cinéma m’a donné une occasion inespérée de déterrer cet événement tragique et de tenter de le comprendre. Au cours de mes recherches, j’ai grandement appris sur la santé mentale de Marc, mais aussi, sur les problèmes de comportement chez plusieurs jeunes de cet âge.

J’espère que ce film fera réfléchir, qu’il transformera l’incompréhension de la société vis-à-vis des jeunes comme Marc et qu’il soulèvera des questions sur l’importance de mieux saisir la réalité de la santé mentale chez les adolescents.